Danses traditionnelles péruviennes

Le Pérou est l’un des pays qui compte la plus grande variété de danses traditionnelles, avec 300 à 400 danses recensées.

 

Un record de diversité

Marinera à Trujillo

Le Pérou est l’un des pays qui compte la plus grande variété de danses traditionnelles, avec 300 à 400 danses recensées. Elles rythment tous les rassemblements populaires, que ce soient des cérémonies religieuses ou des fêtes nationales. Cette diversité s’explique par la coexistence de l’héritage ancestral issu des folklores précolombiens, avec les apports successifs des colons espagnols et des esclaves africains.

La mosaïque de régions aux identités très marquées ne fait qu’amplifier ce phénomène, avec le maintien de traditions locales aussi distinctes que les danses tribales de la forêt amazonienne ou les carnavals des rives du lac Titicaca. De plus, le folklore du littoral péruvien, plus exposé aux mouvements migratoires au cours des siècles, se caractérise par des influences beaucoup plus importantes des danses de salon raffinées des colons espagnols et des rythmes envoûtants des esclaves africains.

 

Les danses d’inspiration européennes, valse criolla et marinera

Festival de Marinera

Les danses de salon européennes ont leur version locale, créé à la faveur du métissage des traditions  des colons espagnols au folklore andin. Née sur le littoral, la valse criolla est la seule danse à 3 temps du Pérou. Formalisée dans les années 1930, sa musique se joue à la guitare, au cajón et aux castagnettes. Dans la lignée des précurseurs dits de la Guardia Vieja, ces chants d’amour nostalgiques sont devenus célèbres avec les voix de groupes de Los Morochucos, Los Troveros Criollos, Los Embajadores Criollos ou Fiesta Criolla. Le genre de la polka criolla a aussi donné lieu à la création d’un riche répertoire.

La danse la plus connue reste la marinera, une danse de séduction où l’homme et la femme tournoient l’un autour de l’autre, tout en restant distants. Elle hériterait de la pandilla, danse d’inspiration européenne en l’honneur de la fertilité, née dans la région de Puno avant la marinera. Ses mélodies gardent toutefois de nettes inflexions guerrières, avec l’Antofagasta et La Concheperla, composées pendant des batailles, et souvent interprétées par la fanfare de l’armée péruvienne pour le titre de Trujillo. Autrefois nommée la Chilienne, elle a été rebaptisée suite à la guerre du Pacifique.

Les mouvements sont assez contenus, peut-être parce que les métis qui créèrent la danse n’avaient que peu d’espace. L´homme danse parfois à cheval ou en imitant du pied le pas cadencé du cheval de paso. Lors du zapateo, il racle le sol comme un cheval de paso nerveux, tandis que la femme fait virevolter les amples volants de sa robe dans un tourbillon infatigable. Le couple a une tenue simple et formelle noire et blanche, mais ponctue ses gestes avec son mouchoir blanc à la main. Dans les villages de pêcheurs,  la femme danse souvent pieds nus, tandis que dans les milieux plus urbanisés, elle se vêt de manière raffinée.

La marinera mochera du littoral Nord reste avant tout populaire, à l’image de la célèbre école de la famille Fernandez de la Rosa. Grand représentant de cet héritage culturel ancestral,  Victor Calderón, plus connu sous le surnom d’El Chino, a été en 1960 le premier tenant du titre mondial de meilleur danseur, décerné chaque année au mois de février dans le colisée du Gran Chimú à Trujillo.

 

La danse des ciseaux, le huayno et la diablada, des héritages incas

Festival de Marinera à Trujillo

Originaire d’Ayacucho, le baile de las tijeras ou danse des ciseaux tient son nom des deux lames d’acier de 20 cm, entrechoquées en suivant les pas d’une complexe chorégraphie. Elle est d’ailleurs aussi appelée supaypa wasin tusuq ou danse du diable, à cause de son rythme endiablé, au son du violon et de la harpe. Le danseur de tijera porte traditionnellement un mouchoir rouge sur la tête et la montera, une sorte de coiffe richement ornée de miroirs et rubans de couleur. La danse suit un déroulé précis, en sept étapes, qui invite à toujours plus d’habileté : l’ensayo ou salut, la tonada ou commencement,  l’huamanguino avec les ciseaux,  la patara sur la pointe des pieds, le cascabel au son des ciseaux à nouveau, la caramuza sans chapeau et l’agonía ou adieux.

Danse rituelle bien antérieure à la colonisation, elle permettait aux chamans et aux prêtres incas d’invoquer les divinités comme la terre Pachamama ou le serpent d’eau Yacumama wamanis. Leur virtuosité est particulièrement mise en valeur lors de joutes annuelles entre villages, dont le vainqueur est porté en triomphe comme un véritable héros. La tenue des danseurs est spectaculaire, avec une sorte de plastron décoré de paillettes et de brins de laine colorés, au-dessus d’une chemise blanche munie de sortes d’ailes bouffantes ; le pantalon aussi est recouvert d’ornements richement brodés et de pompons de laine multicolore.

Diablada à Amantani

Le huayno est une des principales danses andines. Elle partage l’agitation festive de la danse des ciseaux, ainsi que ses ornements riches et colorés en laine de lama et broderie.  Les deux membres du couple ponctuent leurs gestes en agitant des rubans colorés. Il se décline de façon plus ou moins rapide, entre la Muliza, le Huaylarsh ou la Valicha. On y voit le scénario classique du cavalier qui fait la cour à sa partenaire, en posant son mouchoir sur l’épaule de l’élue de son cœur, avant de l’encercler de plus en plus vite et en multipliant les figures de zapateo. La mélodie est jouée au charango, à la mandoline, la harpe, la guitare, le violon et la flûte droite, parfois accompagnés de cuivres.

La diablada est une des danses andines les plus impressionnantes, avec jusqu’à 80 danseurs déguisés en diables, archanges et animaux traditionnels comme le condor. Particulièrement pratiquée à Puno pour la  fête de la Vierge de la Candelaria, elle est le fruit du syncrétisme entre des rites païens et la doctrine catholique, elle mime la lutte entre le bien et le mal. D’un côté, les archanges se reconnaissent à leur costume blanc ailé, et leur casque et épée qui rappellent les tenues des conquistadors. De l’autre côté, le diable Supay rassemble les sept péchés capitaux, symbolisés par les masques à cornes et les déguisements colorés qui brillent de tout feux. La chorégraphie consiste en des sauts acrobatiques et désarticulés au son de cris et de rires.

 

Le tondero, la sana et le festejo, des métissages avec la culture africaine

Danse du Caporal à Amantani

La danse afro-péruvienne est née dans les régions de Lima et du littoral Nord du Pérou.

Originaire de Piura, le tondero est la danse du littoral Nord du Pérou la plus bohème et itinérante. Elle puise en effet son inspiration dans le bolero gitan du sud et de l’est de l’Europe. Elle y incorpore la tradition hispano-africaine de la cumanana, un chant improvisé au son du tundete, une façon de frapper sur les cordes de la guitare ou de la harpe selon un rythme lancinant. La chorégraphie semble imiter la parade nuptiale des colombes, qui marquent leur territoire par le rodeo avant d’alterner les careos d’approche et huidas de repli, jusqu’à la fuga lors de laquelle la jeune fille parvient à être poursuivie par son cavalier.

Le festejo est aussi une danse de séduction, caractérisée par des gestes enjôleurs et vifs, au rythme du cajón, de la guitare et de la quijada, sorte de castagnettes réalisées avec la mâchoire d’un âne. Les femmes rivalisent de déhanchements suggestifs et d’effets de séduction avec leur jupe, tandis que les hommes s’escriment en sautillements et pas rapides sur la pointe des pieds. Les habits évoquent les tenues des esclaves africains, un bermuda et une chemise simple ample pour les hommes, et une robe à volants pour les femmes coiffées d’un fichu.

Danses amazoniennes

La saña, aussi appelée lundero est née dans la forte culture africaine de cette même région entre Piura et Lambayeque. Elle s’accompagne avec une guitare, un tambour de peau de chèvre, une trompette et une harpe. Les rythmes afro-péruviens sont donnés au checo, un instrument de percussion inventé à Zaña à partir d’une grosse calebasse ouverte à l’arrière, sur laquelle le musicien peut s’asseoir en jouant.

La zamacueca est une danse de séduction des esclaves célibataires, cadencée et sensuelle, qui invite au flirt ou coqueteo. Son nom vient de zama, qui au temps des Incas signifiait repos, et de cueca qui signifiait tombeau ou lieu de repos.

Le panalivio est une danse mélancolique qui reprend les gestes du travail des champs accompli par les esclaves noirs, tout en leur donnant une dimension presque incantatoire. L’alcatraz est une danse originale lors de laquelle chacun imite les oiseaux marins en train de se sécher les plumes autour du feu des esclaves noirs ; les danseurs font des mouvements de hanches pour éviter de se faire brûler leur petite traîne de tissu par la bougie de leur cavalier.

 

Les danses amazoniennes

Danse Pachata du Boa

C’est dans les provinces de Loreto et Ucayali, à la frontière Nord-Est du Pérou limitrophe avec l’Equateur, la Colombie et le Brésil, qu’on peut observer la plus grande variété de danses natives amazoniennes des tribus indigènes comme les Shipibos et les Asháninkas, aussi dits Campas.

Ces danses de la jungle ont un aspect rituel et incantatoire qui s’inspire le plus souvent des mythes traditionnels et des animaux vénérés. L’Apu Cashi est ainsi à l’origine une danse des Shipibos d’Oxapampa et Pucallpa pour demander au dieu chauve-souris sa protection et de bonnes récoltes. Elle se danse aujourd’hui dans tout le pays, en se déguisant à leur image, vêtus de paille et coiffés de plumes. Elle suit la mélodie joyeuse du tanguiño, jouée sur une flûte très aiguë appelée la quenilla, et accompagnée de rythmes rapides au bombo, au manguaré et aux maracas. Autre danse très connue, la danse du boa, à l’origine exécutée par le chaman avec un boa vivant, et qui vient des communautés indigènes de l’Ucay.

De nombreuses danses sont des rites qui ponctuent la vie de chasseur et guerrier de l’homme de la jungle. Tout comme le Buri-Buriti dansé au son des maracas par les indigènes d’Ucayali, l’Amuesha est la préparation rituelle des Yaneshas pour la chasse ; vêtus de leurs traditionnelles tuniques brunes ornées de colliers et bracelets, ils s’agitent aussi au son d’un tanguiño.

Dans la tribu des Shipibos, l’Ani Sheati est la danse de bienvenue qui peut durer 3 jours lors desquels les hommes rivalisent d’adresse pour remercier les visiteurs de leur passage. Les Macanas est une danse de passage initiatique des jeunes Shipiribos pour se préparer avant d’affronter leurs premiers adversaires au combat.

Leurs costumes sont parfois en feuilles de bananiers tissées ensemble. Dans le registre des cérémonies en l’honneur de la jungle, le Siquizapeando mime la poursuite et la capture de fourmis géantes, tandis que la Carachupa est la danse du tatou qui remercie la terre pour ses bienfaits.

Danses du Pérou

Toute une variété de danses, plus axées autour de la figure féminine, miment des scènes de la vie quotidienne des populations, en action de grâce pour les récoltes agricoles, la construction de nouvelles maisons ou une victoire guerrière. Par exemple, la Pishta est dansée pour la chasse ou pour sceller des accords entre deux tribus.

Le Chimaiche est une danse qui met en scène les jeunes garçons en train de parader avec leurs arcs et flèches devant les jeunes filles vêtues de jupes brodées et de chemises muticolores. La Checamarka imite par son rythme l’affrontement guerrier pour l’accès à l’eau entre des villages finalement unis par l’alliance de leurs femmes.

La danse du Saco Largo originaire de Pucallpa est la prise symbolique de pouvoir des femmes, en ordonnant à leurs maris de s’occuper des enfants, puis de faire la lessive au beau milieu de la nuit. La Cacherine imite quant à elle les hésitations d’une veuve qui finit par être séduite par un nouveau prétendant, tandis que la danse du Tacacho imite la préparation d’une spécialité culinaire locale.

Danses du Pérou

Née à Huanca, la chumaichada est la danse traditionnelle des élites Chachapoyas pour remercier après  un mariage, une récolte ou l’inauguration d’un commerce ; elle mêle les pas des quadrilles des cours européennes aux pas traditionnels péruviens du huayno, selon de complexes chorégraphies de groupes de couples qui se font face et se croisent. Le pifador donne la cadence en jouant la flûte antara et le tambourin appelé tinya. Les danseurs portent souvent des couronnes en plumes de paon, et un costume noir décoré de rubans rouges.

Lors du carnaval amazonien, les couples dansent parfois la chorégraphie de la pandilla, aussi présente dans le huayno, en agitant un foulard au son de la flûte. Ils rendent hommage aux humishas, arbres sacrés décorés de miroirs et de chaînes auxquels sont offerts des vivres et des animaux, par la suite partagés entre tous. La mayoruna est aussi une danse rituelle, où l’on mime le sacrifice d’un prisonnier par le curara, le chef de la tribu.

Le huaylash, né à Huancayo, est une danse très gaie et rapide, qui mime l’ivresse des fêtes de fin de récolte. Les groupes de couples enchaînent trois mouvements successifs : l’espera inaugurale, le baile où les mouvements s’accélèrent, et le contrapunto de parejas lors duquel les couples manifestent un jeu de séduction qui inclut des zapateos. Les vêtements, gilets pour les hommes et capes pour les femmes, sont très colorés et brodés. Les accessoires principaux sont le chapeau et le foulard que l’homme tient à la main.

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