Contexte politique du Pérou

Apres un XXe siècle mouvementé, le Pérou a retrouvé depuis les années 2000 une certaine stabilité économique et politique.

 

Les années 1970 : le retour à la démocratie

Rassemblement politique à Lima

Le XXe siècle au Pérou est marqué par de nombreux coups d’État et la succession de régimes militaires. Le dernier d’entre eux, débuté en 1968 et qui porte Juan Alvarado au pouvoir, se termine en 1979 avec une nouvelle Constitution. En 1980, l’élection de Belaúnde à la Présidence marque officiellement le retour à la démocratie. Néanmoins, ces années de transition ont lieu dans un contexte de difficultés économiques, débutées dans les années 1950. Outre une inflation très élevée, le climat social est tendu, avec de nombreuses grèves.

En 1985, c’est la première fois que le pays connaît deux élections libres consécutives. Néanmoins, Alan García, le nouveau Président, n’arrive pas à juguler la crise et doit faire face au problème du Sentier Lumineux. Né en 1980, ce groupe de guérilla communiste met en place des actions violentes dans les années qui suivent et est imité en 1984 par le MRTA (Movimiento Revolucionario Tupac Amaru).

 

Les années Fujimori : le Fuji choc – 1990 à 2001

Militants politiques

Ainsi, lorsque se tiennent les élections Présidentielles de 1990, la situation politique, sociale et économique du Pérou est catastrophique. Contre toute attente, l’écrivain libéral Mario Vargas LLosa est battu par un péruvien inconnu d’origine japonaise, Alberto Fujimori.

Aussitôt élu, le nouveau Président met en place le « fuji choc » : il prend des mesures économiques radicales. Les marchés sont dérégulés et l’État entame une série de privatisations. L’inflation est maîtrisée et les déficits sous contrôle, mais le pays tombe en récession. Fujimori fait de la lutte contre le Sentier Lumineux sa priorité. En 1992, il proclame un auto Coup d’État et dissout le Congrès, car celui-ci refuse de donner plus de pouvoir aux militaires, soutien politique de Fujimori.  La même année, deux leaders du Sentier Lumineux sont arrêtés à Lima. En 1993, une nouvelle Constitution est adoptée, renforçant le pouvoir du Président.

Drapeau indigène

La lutte contre le terrorisme et une amélioration économique portent Fujimori, qui remporte un second mandat en 1995. En 1996, le MRTA prend en otage 400 personnes à l’ambassade du Japon ; cet épisode se termine par la mort des guérilleros, d’un otage et de deux soldats suite à l’assaut donnée par l’armée. Il se présente une troisième fois en 1998, en contournant la Constitution et avec des élections entachées de soupçons de fraude, mais doit s’enfuir au Japon en 2001 à la suite d’un scandale de corruption. Il sera par la suite poursuivi pour crimes contre l’Humanité car soupçonné de massacres lors de la guerre menée contre le Sentier Lumineux. Il est extradé en 2007 puis condamné en 2009 à 25 ans de prison pour violation des Droits de l’Homme, peine qu’il purge actuellement à Lima.

 

Alejandro Toledo : le premier Président amérindien – 2001 à 2006

Affiche électorale au Pérou

Economiste d’origine quechua, Alejandro Toledo succède à Fujimori en 2001. Mesure symbolique forte en faveur des communautés indiennes, il introduit le quechua et l’aymara dans les écoles. Sur un plan économique, il poursuit la politique néolibérale de son prédécesseur sous la houlette du FMI et de la Banque Mondiale, notamment avec une vague de privatisations. Si la dette publique et l’inflation sont maîtrisées, le chômage et la pauvreté continuent de se développer. Sa popularité s’effrite, dans un contexte tendu de grèves et de scandales politiques. Par ailleurs, c’est sous son mandat qu’est créé la Commission de la vérité, chargé de faire la lumière sur les actions militaires menées contre le Sentier Lumineux et le MRTA dans les années 1980 et 1990. Elle conclura en 2003 à un bilan humain faisant état de 70 000 morts, soldats, guérilleros ou civils.

 

Alan García : la croissance économique – 2006 à 2011

Campagne électorale au Pérou
Le nouveau Président surfe lors du début de son mandat sur une embellie de l’économie amorcée en 2004 avec une forte croissance. Néanmoins, il doit lui aussi faire face à de nombreux troubles sociaux, notamment d’importantes grèves de mineurs et des conflits avec des minorités indiennes autour de l’exploitation de pétrole en Amazonie, et à un nouveau scandale de corruption.

 

Ollanta Humala : la continuité – 2011-2016

Ollanta Humala Licence/CC/wikimedia

À la tête d’une coalition de gauche, c’est l’ancien militaire Ollanta Humala qui gagne les élections en 2011, face à Keiko Sofía Fujimori, la fille de l’ancien Président. Bénéficiant d’une forte croissance économique, il a fait du développement social un de ses axes forts.

Cependant, après 5 ans de mandat, le bilan d’Humala est en demi-teinte. Sa présidence a débuté sous le signe des réformes sociales avec par exemple la création du ministère d’Inclusion sociale (MIDIS) ou la mise en place de subventions pour les plus pauvres (Pension 65). Cependant, son mandat a été largement perturbé par de nombreuses crises sociales et par une recherche d’investisseurs.

D’un point de vue économique, la croissance a largement baissé durant la présidence passant de 6 à 3% par an. De même, le travail informel est resté très important représentant 8,5 millions de péruviens : il est un signe d’une persistance des inégalités au Pérou. Humala est aujourd’hui impliqué dans des affaires de corruption, notamment avec le géant brésilien Odebrecht. Les défis que doivent relever l’actuel gouvernement sont importants. 26% de la population vit sous le seuil de pauvreté (54% en 2004), et 60% de l’emploi provient de l’économie informelle. Le pays doit poursuivre ses efforts pour décentraliser son économie, moderniser ses infrastructures, développer l’éducation et lutter contre le trafic de cocaïne, notamment.

 

Kuzcynski : un nouveau président pour un nouveau changement

President Kuzcynski

Élu en juin 2016 face à Keiko Fujimori, Pedro Pablo Kuzcynski positionne sa politique sous le signe d’une « révolution sociale » où la lutte contre les inégalités et les réformes sociales tiennent une place prépondérante. Cependant, son mandat débute par une cohabitation difficile avec le parti d’opposition fujimoriste, ce dernier ayant ravi la majorité des sièges à l’assemblée. De plus, l’expérience de Kuzcynski au sein des milieux financiers et banques d’affaires laisse présager un revirement libéral de l’économie péruvienne. El Gringo comme il est surnommé ici a ainsi de nombreux défis sociaux, culturels, politiques et économiques à relever.

 

Pedro Castillo : d’instituteur à Président

Pedro Castillo

Pedro Castillo est élu Président de la République du Pérou le 28 juillet 2021. Issu d’un milieu défavorisé et rural, il mène d’abord une carrière d’instituteur avant que ses activités syndicales ne le mènent vers le milieu politique. Ainsi, il se présente d’abord aux élections municipales du village d’Anguía, au sein du parti politique Pérou Possible. Bien que cette tentative marque ses débuts en politique, c’est son rôle de leader lors des grèves des enseignants en 2017 qui le font connaître. Il est ainsi choisi par un comité d’enseignants pour se présenter aux présidentielles de 2021, face à la candidate de droite Keiko Fujimori. Bien que non-membre du parti, Pedro Castillo se présente comme candidat du parti Pérou Libre, qui suit une politique marxiste-léniniste. Il a une vision de la gauche radicale pour les questions d’économie, mais ses idées sociétales sont conservatrices, puisqu’ouvertement imprégnées de concepts tirés de la Bible. Ses positions de gauche et la succession de gouvernements instables sont reprochées à Pedro Castillo, et les débats sur les scènes nationale et internationale s’avèrent houleuses par moments. Par exemple, la présidente du Congrès demande lors de sa visite au Parlement espagnol que soit déclaré que “le Pérou a été capturé par le communisme et que Pedro Castillo est un président dépourvu de toute légitimité”.

 

Géopolitique et traités internationaux

Manifestations à Lima

Le Pérou a développé une politique d’intégration économique et politique importante ces 20 dernières années. Il  compte 22 accords de libre-échange, notamment avec la Chine et les États-Unis. Il fait partie de l’Alliance du Pacifique, de l’Association de libre-échange de l’Amérique latine (ALALC) et est membre associé du Mercosur. Membre de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), le pays est également aux portes de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Sur un plan plus politique, il est membre de l’ONU, de l’Organisation des États Américains (OEA) et de la Communauté Andine des Nations (CAN).

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