Histoire moderne du Pérou – 1884 à nos jours

Le XXe siècle au Pérou aura été dominé par les militaires, jusqu’à l’ouverture démocratique des années 1970.

 

Fin de la Guerre du Pacifique et entrée dans le XXe siècle  – 1884 à 1948, et les régimes militaires – 1948 à 1975

La Guerre du Pacifique se termine, et le bilan est lourd pour le Pérou. À la défaite s’ajoute la perte du territoire de Tarapacá, riche en salpêtre et source du conflit. Le pays, néanmoins, va de l’avant économiquement, misant sur une modernisation industrielle et sur l’exploitation du caoutchouc, puis du sucre et du coton au début du XXe siècle. De 1879 à 1930, civils et militaires se succèdent à la tête de l’État. C’est aussi à cette période qu’une importante immigration japonaise (18 000 personnes) vient compléter la main d’œuvre nécessaire au boom économique péruvien, les peuples indiens étant encore largement ignorés.

En 1924 naît l’Alianza Popular Revolucionaria Americana (APRA), d’inspiration marxiste non communiste, qui marquera la vie politique péruvienne jusque dans les années 1980. Populiste et indigéniste, il perd les élections présidentielles en 1930 et son candidat, Haya de la Torre, est emprisonné. Aux élections suivantes de 1936, alors que l’APRA est favori, les élections sont suspendues et De La Torre exilé. Le nouveau Président Manuel Prado y Ugarteche contribue à moderniser le pays lors de son mandat de 1939 à 1945. Cette période connaît de nombreux troubles sociaux portés par l’APRA, qui pourtant reste interdite. Le Président, allié des grandes industries et farouche opposant au parti de gauche, doit pourtant négocier avec le parti d’opposition à la fin de la seconde guerre mondiale, sous la pression notamment des États-Unis. C’est dans cette dynamique que Rivero, candidat de l’APRA, est élu en 1945 et qu’une coalition voit le jour. Les conflits apparaissent très vite et cette dernière prend fin en 1947. L’année suivante le général Arturo Odria prend le pouvoir ; la dictature s’installe.

Les premières mesures du nouveau gouvernement militaire sont économiques : dévaluation, ouverture des marchés et politique de grands travaux. Le déficit et l’inflation sont maîtrisés, et au début des années 1950, malgré l’absence de liberté politique, la population profite de cette bonne santé économique. Cette embellie sera de courte durée ; dès 1954 les problèmes réapparaissent. Lors de l’élection présidentielle de 1956, l’APRA et le gouvernement négocient à nouveau, et Manuel Prado y Ugarteche devient Président. En 1962, c’est Haya de la Torre qui est élu mais les militaires annulent le scrutin et le remplacent par Fernando Belaúnde l’année suivante. Suite aux difficultés économiques, un nouveau coup d’État le remplace par Le général Alvarado en 1968. Malgré la modernisation de l’agriculture et l’étatisation de grandes entreprises, l’économie au milieu des années 1970 est en très mauvaise santé. À la mort du général Alvarado en 1975, le gouvernement opère un virage à 180 degrés avec des mesures économiques libérales, notamment en privatisant les grandes entreprises.

 

L’ouverture démocratique – 1978 à 1990

Alan Garcia

La transition démocratique s’opère par étape. Une assemblée constituante est formée en 1978, l’APRA y est majoritaire et Haya de la Torre la préside. Les premières élections libres se tiennent en 1980, Belaúnde est élu Président. Alan García lui succède en 1985, le Pérou connaissant ainsi pour la première fois deux élections libres consécutives. C’est aussi à cette période, en 1980, que naît le Sentier Lumineux, groupe de guérilla communiste violent, rejoint 4 ans plus tard par le MRTA (Movimiento Revolucionario Tupac Amaru).

 

Les années Fujimori – 1990 à 2001

Abimael Guzmán

Les élections de 1990 se tiennent dans un climat économique, politique et social tendu. Et à la surprise générale, c’est un quasi-inconnu d’origine japonaise, Alberto Fujimori, qui remporte la présidence face au déjà célèbre écrivain libéral Mario Vargas Llosa. Celui-ci met en place des mesures économiques drastiques, c’est le « fuji choc » : dérégulation des prix et des marchés, dont celui du travail, ou privatisations. Le pays connaît la récession, même si le budget et l’inflation sont sous contrôle. Sur un plan politique, la lutte contre les mouvements de guérilla passe au premier plan. En 1992, Fujimori demande plus de pouvoir pour les militaires, son soutien politique. Devant le refus du Congrès, ce dernier est dissous. Largement soutenu par la population, le Président fait adopter en 1993 une nouvelle Constitution qui renforce ses pouvoirs. La dérive de l’autoritarisme commence.

En 1992 également, deux leaders du Sentier Lumineux, Abimael Guzmán et Victor Polay, sont arrêtés. Porté par ses victoires contre le terrorisme et une embellie économique, Fujimori est réélu en 1995. L’année suivante, il doit faire face à une crise majeure : 400 personnes sont prises en otage à l’ambassade du Japon par le MRTA. L’assaut se solde par la mort de 4 personnes. Défiant la Constitution et avec des élections entachées de soupçons de fraude, Fujimori se présente pour un 3e mandat en 1998, qu’il remporte. Puis tout bascule : en 2001 il s’enfuit au Japon suite à un scandale de corruption, avant d’être poursuivi pour crimes contre l’Humanité lors de sa lutte contre les guérillas.  Il purge actuellement une peine de 25 ans à Lima pour violation des Droits de l’Homme. La Commission de la Vérité créé par la suite chiffrera le bilan de cette guerre à 70 000 victimes.

 

Stabilité politique et décollage économique – Depuis 2001

L’ère post-Fujimori s’ouvre avec Alejandro Toledo, premier Président amérindien (quechua). Outre ses mesures en faveur des communautés indiennes, il poursuit la politique libérale de son prédécesseur. L’inflation et le déficit sont contenus, mais la pauvreté n’en finit pas de s’étendre, créant de vives tensions sociales. En 2006, Alan García redevient Président. Malgré une bonne croissance économique débutée en 2004, il affronte lui aussi un climat social tendu et un scandale politique de corruption le concernant. Ollanta Humala, ancien militaire à la tête d’une coalition de gauche, lui succède en 2011 face à Keiko Sofía Fujimori, la fille de l’ancien Président emprisonné.

Bénéficiant d’une croissance exceptionnelle depuis 10 ans, le Pérou doit poursuivre ses grands chantiers de développement, notamment en terme de lutte contre la misère (26% de la population vit sous le seuil de pauvreté), de décentralisation économique, de développement des infrastructures, d’éducation et de lutte contre le trafic de cocaïne, notamment.

 

Géopolitique et traités internationaux

Le Pérou a développé une politique d’intégration économique et politique importante ces 20 dernières années. Il  compte 22 accords de libre-échange, notamment avec la Chine et les États-Unis. Il fait partie de l’Alliance du Pacifique, de l’Association de libre-échange de l’Amérique latine (ALALC) et est membre associé du Mercosur. Membre de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), le pays est également aux portes de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Sur un plan plus politique, il est membre de l’ONU, de l’Organisation des États Américains (OEA) et de la Communauté Andine des Nations (CAN).

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